Petite histoire du tricot

Le tricot est un art qui a traversé des siècles et des siècles. Il s’est transmis de génération en génération. Actuellement, le tricotage est devenu une activité ludique et une véritable mode. Dresser avec précision, son historique reste cependant assez difficile. Qui a inventé le tricot et de quel pays est-il originaire ? Découvrez davantage cet art à travers l’histoire du tricot retracée dans cet article.

L’origine du tricot

Selon les historiens, le tricot est un art millénaire. Les premières œuvres tricotées auraient été trouvées au Xe siècle avant J.-C. Selon les  différents témoignages recueillis, l’origine du tricot reste encore assez floue. 

Les premières pièces de tricot découvertes

Les anciennes pièces de tricot découvertes au fil des siècles ont permis d’avoir plus de précision sur l’histoire du tricot et son origine. Selon les témoignages, les premières boucles auraient été faites au Xe siècle avant J.-C à l’aide d’aiguilles à coudre. Les premiers tissus précolombiens du Pérou auraient étaient réalisés à cette époque.

Plus tard, Champollion a découvert des petits chaussons tricotés datant du IIIe ou IVe siècle ainsi que des aiguilles à tricot en os ou en bronze dans des tombeaux coptes (Chrétien Égyptien). Après cette trouvaille, plusieurs échantillons datant du IVe siècle ont été découverts et exposés.

Qui a inventé le tricot ?

Difficile de désigner avec précision qui a inventé le tricot. En effet, l’origine même de cet art ancien n’a pas été déterminée. Certaines sources affirment que le tricot vient d’une technique viking de création de textiles appelée, nalbinding.

Le tricotage s’est développé depuis machine à tricoter conçue par William Lee, un vicaire anglais, une invention du tricot de 1589. Elle a été surtout utilisée pour fabriquer des bas et des chaussettes.

D’où provient le mot « tricoter » ?

Au XVe siècle, le mot « tricoter » signifiait battre quelqu’un à coup de triquot ou de trique (un bâton). Ce n’est qu’à la fin du XVIe siècle que le mot « tricoter » a été utilisé pour désigner l’action de réaliser des mailles avec des aiguilles. Étymologiquement, il désigne également le fait de gigoter les jambes. Ainsi, le mot tricoter peut avoir trois sens :

  • Tricoter : confectionner une étoffe en réalisant des mailles avec des aiguilles ;
  • Tricoter des jambes : courir ;
  • Tricoter les côtes : battre.

Selon d’autres sources, le mot tricotage doit son nom à l’aiguille à tricoter appelée petite trique, puis tricot.

L’histoire du tricot au fil des siècles

L’histoire du tricot commencerait alors au IIIe ou IVe siècle d’après les découvertes faites. Le tricotage reste encore d’actualité jusqu’en ce jour. Découvrons son évolution au fil des siècles.

Le tricot au IIIe et IVe siècle : des pièces tricotées en Égypte

Les pièces et outils de tricot les plus anciens datent du IIIe ou IVe siècle. Leur découverte a permis d’affirmer que le tricot est né pendant ces siècles. En fait, aucune aiguille à tricot ou autres preuves n’a été trouvée dans les tombes des époques antérieures. Des représentations de divinités portant des robes en tricot ont cependant été trouvées dans ces tombeaux. Des reliques tricotées ont également été découvertes chez les Coptes.

Le tricot au Xe siècle : l’arrivée du tricot en Europe

En principe, le tricotage a été introduit en Europe suite aux invasions arabes en France et en Espagne pendant le 8e siècle et la présence islamique en Espagne. En fait, le tricot s’est particulièrement répandu dans le monde arabe au courant du Xe siècle. Les croisés pourraient également l’avoir introduit sur le continent européen au XIe siècle.

Le tricotage a été ensuite ramené par les Normands en Europe du Nord. À cette époque, le tricot a été réalisé en grosse laine avec des aiguilles en bois ou en os ou effectué au crochet. L’activité s’est ensuite répandue en Finlande, en Norvège, en Islande et dans la plupart des régions de culture celte. Elle a été influencée par les différentes cultures au fil des époques.

Le tricot au XIVe en France

En France, le tricot est devenu une activité artisanale et commerciale à partir du XIVe siècle. Dans un premier temps, les artisans confectionnés des bonnets. Le tricotage a été ainsi qualifié de bonneterie pendant ce siècle. La reconnaissance de la corporation des bonnetiers parmi les 6 corps de métiers de Paris par l’ordonnance des Bannières de Louis XI a permis à l’activité de se développer sur le territoire. Les bonnetiers rassemblent les fabricants d’articles tricotés indépendants. Au XVIe siècle, le tricot permettait aux familles les plus pauvres d’avoir un complément de revenus en France. L’invention de la machine à tricoter en 1589 a ensuite permis d’augmenter le rendement grâce à la mécanisation. Cette machine à tricoter des bas et des chaussettes a eu un succès immédiat en France grâce à Henri IV.

Le tricot au XVIIIe siècle

L’industrie du tricot, plus précisément des bonnets, s’est particulièrement développée en France pendant le XVIIIe siècle. La bonneterie au métier s’est d’ailleurs introduite dans la plupart des régions disposant d’une industrie textile à la fin du XVIIIe siècle. Au début, cet outil a surtout été utilisé par les bonnetiers à domicile et les ateliers de taille familiale. Il s’est ensuite répandu dans les campagnes environnantes comme Troyes, Aube et le Pays d’Othe. Les tricoteurs à la main étaient cependant réticents à l’introduction de cet équipement à Troyes. En 1746, les métiers à tricoter ont cependant pu être introduits dans les hospices de la ville. À partir de 1760, la bonneterie au métier a permis une progression rapide en Champagne.

À la fin du XVIIIe siècle, les manufactures mécanisées se sont développées peu à peu en France surtout en Champagne, à Nîmes et à Lyon. Elles employaient des travailleurs salariés pour produire des pièces de tricot. Pendant cette même période, la Reine Marie-Antoinette pratiquait le tricot.

À noter qu’en 1775, Crane a inventé le métier « chaine », ce qui a fait évoluer la technique du tricot. Ce métier à tricoter ne fut introduit en France qu’en 1829 par le mécanicien troyen Delarothière.

Le tricot au XIXe siècle au XXe siècle

Le XIXe siècle a été marqué par la mécanisation du tricotage et l’apparition de nouveaux métiers de tricot. Certaines opérations comme le rebroussage et la diminution continuent cependant à être réalisées à la main par les bonnetiers.

Avant le début du XIXe siècle, les artisans et manufactures utilisaient uniquement un métier rectiligne à bâti de bois avec un touret. Ensuite, de nombreux autres métiers sont apparus, dont :

  • Le métier anglais : il ressemble assez à la première machine à tricoter ;
  • Le métier français : il s’agit d’un dérivé de la machine de William Lee ;
  • Le métier à tambour : il est aussi connu sous le nom de métier à l’escargot ;
  • Le métier de chaîne : il ressemble à un métier à tisser classique. Son utilisation permet d’éviter le démaillage ;
  • Le métier à côte : il a été inventé par Strutt en 1758, mais n’est introduit en France que dix ans plus tard. Il est composé d’une double rangée d’aiguilles et permet de réaliser des fantaisies avec les mailles ;
  • Le métier circulaire : il s’agit d’une machine de très grande production. Elle est constituée d’aiguilles disposées en cercles. Ce type de métier à tricoter permet de tricoter des articles sans couture et des ouvrages de forme tubulaire. Il a été créé dans la première moitié du XIXe siècle.

Après 1850, le tricot est marqué par une période de concentration en grande fabrique. Le métier à bâti a été utilisé jusqu’à 1870 environ. Après 1925, les grandes industries ont progressivement remplacé leurs machines de tricotage. En fait, les métiers à tricoter ont été automatisés à partir de 1900. Ils permettent de réaliser une plus grande variété de pièces comme des vestes, des gants ou des culottes. Au XXe siècle, l’intégration de nouveaux métiers à tricoter s’est succédé comme le métier tubulaire à côte, le métier à bas, le métier Paget, le métier rectiligne à côte, le métier Meylor, le métier Cotton et le métier Tailbouis.

Le XIXe siècle a également été marqué par l’apparition des fils de laine teints chimiquement, ce qui a permis la confection d’ouvrages dans une large palette de couleurs. Au XXe siècle, de nombreux couturiers proposent diverses collections comme la collection « tout tricot » d’André Courrèges de 1969.

Le tricot, une activité toujours pratiquée

Le tricot ne s’est pas déteint au fil des siècles. Il est même devenu à la mode.  Les collections de vêtements et d’accessoires de mode en tricot sont courantes en hiver. Porter un bonnet, une écharpe, des gants et un pull en laine est d’ailleurs confortable pendant les saisons froides. Les œuvres tricotés de Gabrielle Chanel ont été particulièrement connus.

De nos jours, le tricotage est également une activité de loisirs appréciée et accessible à tout le

monde. Les tutoriels de tricot se multiplient en ligne, ce qui permet d’apprendre à tricoter facilement. Il n’est d’ailleurs pas difficile de trouver du matériel de tricotage sur Internet ou auprès des boutiques spécialisées.

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